Énergie du corps et de ses gestes : la peinture de Jean-Michel Arnaud rend visible le physique et sa tonicité.
Il adapte à la peinture la technique du champlevé que l’on emploie dans l’art de l’émail pour séparer les zones de couleurs différentes. Cette approche permet de distinguer les ambiances et les textures chromatiques différentes sur un même tableau qui devient une expression composite habilement équivoque, richement diverse.
Un monde musical. Prenons Igor Stravinsky avec qui la peinture de J-Michel Arnaud se trouve d’une certaine façon en écho :
« J’ai dit quelque part qu’il ne suffisait pas d’entendre la musique, mais qu’il fallait encore la voir. »
Renversons la proposition : la peinture de J-Michel Arnaud telle que nous la voyons est aussi à entendre… Qu’il s’agisse de jazz ou de Stravinsky, voire les deux à la fois, l’important n’est pas la correspondance musicale mais bien que les abstractions du peintre orientent notre ressenti, notre imaginaire d’abord vers un univers sonore dans lequel opèrent des teintes surfaces de couleurs qui tintent comme le jeu d’instruments multiples.
Pierre-Jean Brassac, Juin 2021
D’où viennent ces jeux de lumières, ces éclats de couleurs qu’animent les œuvres de Jean- Michel Arnaud ? D’où vient cette énergie qui traverse ses tableaux ?
Ce sont les musiques (Blues, Garage rock …) quand elles ne font plus qu’un avec le corps qui donnent la première impulsion.
Jean-Michel colle des couches de papier puis les déchiquette à l’aide d’une disqueuse. C’est dans ce chaos que va naître, par le travail de la peinture, l’harmonie des formes.
Ses peintures sont l’espace d’une mémoire physique et mentale en perpétuelle recomposition. De la pratique du basket, elles gardent des lignes de courses en avant, en arrière, des lignes découpant la géométrie du terrain, du tableau. Pour lui, le monde n’est pas fixe. Il se dérobe, de haut en bas, du sol au ciel. C’est un univers souvent urbain, vertical, diagonal. Si les différentes pièces ne portent pas de titre, c’est qu’elles ouvrent un espace, entre rêve et réalité, où chacun peut se projeter et rebondir indéfiniment…
Jean Ibanez, Avril 2017
Jean-Michel Arnaud, né le 04 Février 1966 à Carcassonne.
Pour plus d’information : contact@jeanmichelarnaud.fr